Pour le Royaume-Uni, une longue route vers des objectifs climatiques ambitieux
Admin FCE
08 nov. 2021 – 16:10
Le Royaume-Uni, hôte de la COP26 et un des premiers pays à se fixer un objectif de neutralité carbone, affiche des objectifs climatiques ambitieux mais les experts soulignent que la route sera longue pour en faire des réalités.Le pays s’est doté d’une cible intermédiaire à horizon 2030: réduire ses émissions de CO2 de 68% par rapport à 1990. »Cela placerait le Royaume-Uni sur une trajectoire de réduction d’émissions de gaz à effet de serre compatible avec l’objectif d’un réchauffement limité à 1,5 degré planétaire », fait valoir Climate Action Tracker, organisme spécialisé dans l’évaluation des politiques climatiques.Le pays est cependant en retard sur ses propres objectifs et doit « monter en puissance », ajoute Climate Action Tracker.TRANSPORTS- Le pays va interdire la vente de nouvelles voitures à essence ou diesel après 2030 et toutes les voitures devront être à faible émission d’ici 2035- Il prévoit 2 milliards d’investissements dans des pistes cyclables ou voies piétonnes d’ici 2030, et 3 milliards pour renforcer les services de bus en ville.- Il vise un réseau d’autobus sans émissions de CO2 d’ici 2050, la fin des trains propulsés au diesel d’ici 2040 et 10% de carburant renouvelable d’ici 2030 avec un investissement de 180 millions de livres dans le développement d’usines dédiées.- Le Chancelier de l’Echiquier britannique Rishi Sunak vient par ailleurs de publier un projet de dépenses budgétaire qui prévoit une hausse des taxes sur les vols longs mais une baisse sur les vols courts, ainsi qu’un gel de la taxe sur l’essence. Un texte « scandaleusement mauvais » qui va « prolonger la dépendance du Royaume-Uni aux carburants fossiles » selon l’ONG Les amis de la terre. ELECTRICITE- Le gouvernement conservateur de Boris Johnson veut une production d’électricité décarbonée d’ici 2035. – En quelques années, le pays est quasiment sorti du charbon avec seulement deux centrales encore en activité, et seulement 1 à 3% du mix énergétique britannique. La sortie définitive aura lieu d’ici 2024.- Pour décarboner son électricité, Londres compte principalement sur l’éolien. La barre est mise à 40 Gigawatts de production d’énergie éolienne offshore d’ici 2030, avec aussi plus d’éolien à terre, plus de solaire et autres formes d’énergies renouvelables.- Le gouvernement traîne pour prendre une décision finale sur l’investissement dans une centrale nucléaire de grande envergure telle que celle en projet à Sizewell C, alors que son parc nucléaire actuel est vieillissant. Un chantier dont le gouvernement voudrait écarter le chinois CGN. Londres étudie aussi la possibilité de recourir à plusieurs centrales plus petites, notamment à Wylfa au Pays de Galles.- Côté technologies innovantes – et encore expérimentales – le gouvernement veut « mobiliser des investissements publics et privés de 20 à 30 milliards de livres pour une production de 5 GW d’hydrogène d’ici 2030 ». Il veut aussi créer « quatre centres de captage et stockage de carbone d’ici 2030, une technologie très débattue par les experts climat, qui y voient une manière de maintenir des énergies émettrices de gaz à effet – Londres entend s’assurer « que les plus gros pollueurs paient le plus pour la transition énergétique par l’intermédiaire du marché du carbone » national, lancé en conséquence de la sortie du mécanisme européen.AIDE AUX PAYS PAUVRESLondres vient d’annoncer dans le cadre de la COP26 le projet d’investir près de 300 millions de livres pour aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux températures plus chaudes attendues et à des événements climatiques extrêmes. Climate Action Tracker pointe des engagements financiers d’aide à la transition des pays pauvres en deçà de l’objectif de 100 milliards de dollars et qui sont « en baisse sur les cinq dernières années », notamment parce que des financements annoncés comme de nouveaux fonds « seraient en fait pris dans des budgets d’aide existants ».CHAUFFAGEDans un pays où beaucoup de bâtiments sont des passoires thermiques, le Royaume-Uni veut que tous les nouveaux chauffages soient à bas carbone d’ici 2035 et a dédié 450 millions de livres sur trois ans à des crédits pour l’installation de systèmes thermiques à bas carbone.FINANCERishi Sunak veut que la City devienne « le premier centre financier au monde à respecter la neutralité carbone ».Londres prévoit d’exiger des institutions financières des « plans de transition » détaillés et va élaborer de nouveaux standards d’évaluation de ces plans pour éviter le « greenwashing ».Le gouvernement a également émis 16 milliards de livres d’obligations destinées à lever des fonds pour des projets « verts ».Les ONG environnementales ne cessent toutefois de publier des études fustigeant les banques ou sociétés d’investissement notamment britanniques, accusées de continuer à financer les projets liés aux hydrocarbures malgré leurs promesses de verdir leurs activités.ved/bp/clr
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© 2021 AFP
08 nov. 2021 – 16h08
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