Electricité: les divergences de prix en Europe vont s’accroître, selon le patronat
Admin FCE
10 nov. 2021 – 19:45
Les pays de l’Union européenne ne pourront pas avoir de marché homogène des prix de l’électricité en raison de mix énergétiques très différents, ont estimé mercredi les représentants des patronats français, allemand et italien.Avec la transition énergétique qui va augmenter les besoins en électricité, « il nous faudra nous électrifier avec différentes sources dont les prix aussi sont différents entre le gaz, le nucléaire, les renouvelables. Cela rend presque impossible d’avoir à l’avenir un prix unique de l’électricité. Je le déplore, mais c’est ainsi », a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux lors d’une conférence de presse commune au siège de son organisation à Paris.L’Allemagne doit en effet fermer dans les deux années qui viennent ses six derniers réacteurs nucléaires encore en service, a rappelé le président du Bundesverband der deutschen Industrie (BDI) Siegfried Russwurm, tandis que l’Italie a voté à 94% par referendum en 2011 contre la relance d’un programme nucléaire, interrompu en 1987 à la suite d’une première consultation populaire après la catastrophe de Tchernobyl. »Tant que nous aurons des approches fondamentalement différentes concernant l’offre d’électricité dans les différentes parties de l’Union européenne, nous n’aurons pas de marché commun homogène. Nous pourrons nous efforcer d’y parvenir pour le gaz, mais pour l’électricité ça ne fonctionnera tout simplement pas », a également estimé M. Russwurm.Etant donné les différences entre pays, les patronats des trois premières économies de l’UE plaident pour que Bruxelles renonce à définir de manière uniforme quels investissements sont « verts » ou non. »Du point de vue des patronats, il se dégage un consensus pour dire que le nucléaire doit être une énergie que la France peut choisir », selon M. Roux de Bézieux, qui se félicite de l’annonce de la construction de nouvelles centrales par Emmanuel Macron.Mais pour M. Russwurm, « nous ne devons pas craindre les hausses de prix, qui sont une conséquence inévitable de la transition énergétique ».Car le dirigeant de l’organisation patronale allemande juge que « notre système énergétique actuel a un coût qui n’est pas reflété par celui du gigawattheure ou du mètre cube de gaz, mais par notre planète » qui subit le changement climatique.La question est de savoir « qui va payer la transition », a souligné pour sa part le président de la Confindustria, Carlo Bonomi. »Nous avons la sensation que les gouvernements européens n’ont pas la force de faire payer les particuliers », selon le président de l’organisation italienne qui craint que la transition énergétique entraîne un alourdissement de la fiscalité, ce qui en retour priverait l’industrie européenne de « ressources pour la croissance ».
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© 2021 AFP
10 nov. 2021 – 19h42
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