Le japonais Toshiba envisage de se scinder en trois entités (presse)
Admin FCE
09 nov. 2021 – 08:35

Le conglomérat japonais Toshiba envisage de se scinder en trois entités indépendantes, pour que celles-ci puissent plus facilement exécuter leurs propres stratégies de croissance et ainsi renforcer leurs valeurs de marché respectives, selon le quotidien économique Nikkei.Les trois entreprises indépendantes seraient spécialisées respectivement dans les systèmes d’infrastructures, les appareils électroniques et le stockage de données (puces-mémoires) et pourraient toutes être introduites en bourse vers 2023, a rapporté lundi le Nikkei, sans citer de sources. »Nous travaillons sur un plan stratégique à moyen terme pour améliorer notre valeur d’entreprise et séparer nos activités est l’une des options possibles, mais rien n’est décidé à ce stade », a déclaré mardi un porte-parole de Toshiba à l’AFP. »Si nous prenons une décision qui doit être rendue publique, nous le ferons rapidement », a-t-il ajouté. Le groupe nippon doit dévoiler vendredi sa nouvelle feuille de route stratégique, en parallèle de la publication de ses résultats trimestriels.Scinder l’entreprise pourrait effectivement permettre d’accroître la valeur de marché de chacune de ses grandes activités, a estimé Hideki Yasuda, analyste du Ace Research Institute interrogé mardi par l’AFP.Car les grandes divisions du groupe ont chacune un cycle d’activité différent, et par conséquent ne génèrent pas non plus des retours sur investissement en même temps. Ce qui fait que des conglomérats comme Toshiba « voient donc souvent leur valeur de marché sous-évaluée », a-t-il ajouté.- « Pétard mouillé » -Le revers de la médaille d’une scission est « qu’une activité ne peut plus couvrir les pertes d’une autre », a encore estimé M. Yasuda.Les investisseurs ont d’ailleurs fini par mal accueillir cette idée: après avoir démarré mardi en hausse à la Bourse de Tokyo, le titre Toshiba a finalement lâché 2,61% à 4.845 yens (indice Nikkei: -0,75% à la clôture). »Nous ne sommes pas entièrement convaincus que scinder les activités dans les infrastructures et les appareils électroniques doperait soudainement leurs multiples » de valorisation, a réagi Mio Kato, analyste de LightStream Research publiant sur la plateforme Smartkarma.Ce projet ressemble un peu à un « pétard mouillé », a lancé M. Kato, selon lequel cela voudrait surtout dire que l’éventualité d’un rachat intégral de Toshiba par un fonds d’investissement semble clairement exclue.Ancien fleuron industriel et technologique japonais, Toshiba a enchaîné scandales et déboires financiers depuis 2015, et connaît cette année une profonde crise de gouvernance.Après un bras de fer avec les actionnaires, le directeur général du groupe Nobuaki Kurumatani a pris la porte en avril, puis le président du conseil d’administration Osamu Nagayama en juin.Une enquête externe imposée par les actionnaires et publiée en juin a révélé comment certains dirigeants de Toshiba avaient manoeuvré avec le ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti) pour intimider des actionnaires activistes du groupe en amont de son assemblée générale ordinaire en 2020.Toshiba a également été secoué en début d’année par une offre préliminaire de rachat par le fonds CVC Capital Partners, qui n’a finalement rien donné.Le groupe est revenu dans le vert sur l’exercice 2020/21 clos le 31 mars, avec un bénéfice net annuel de 114 milliards de yens (869 millions d’euros). Il a confirmé en août sa prévision d’un bénéfice net de 110 milliards de yens pour 2021/22, et d’un bénéfice opérationnel de 160 milliards de yens (+4% sur un an).mac-kh-etb/ngu

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© 2021 AFP

09 nov. 2021 – 08h32
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